Lundi 20 Avril 2020 s’est terminée l’Odyssée du « MSC MAGNIFICA » qui a pu enfin débarquer ses 2200 passagers qui pourront enfin retrouver leur domicile…
Une aventure qui a commencé le 5 Janvier, retour en arrière…
Le « MSC MAGNIFICA » est un magnifique paquebot de 300 mètres de long construit par les chantiers de l’Atlantique et lancé en 2009. Il embarque jusqu’à 2500 passagers, mais pour ce tour du monde 2020 ils seront 1760 de plusieurs nationalités à quitter Gênes ce 5 Janvier dernier.
Le même jour il est détecté un virus qui a infecté 59 personnes dans une ville chinoise que peu de personnes dans le monde connaissent alors « Wuhan ».
Les passagers de ce tour du monde sont en majorité des Italiens, Français, Allemands et d’autres nationalités.
Le Commandant Roberto Leotta est à la tête de ce fleuron de la flotte MSC. Originaire d’une petite ville de Sicile, il travaille depuis 32 ans dans le monde de la Croisière, après trois années passées à commander des tankers et une année dans la marine Italienne.
Notre Paquebot quittant l’Italie s’arrête pour son premier stop à Capo Verde situé sur la côte ouest de l’Afrique, avant de commencer la traversée de l’Atlantique.
Le 19 Janvier, le navire s’arrête comme prévu au Brésil, et le Commandant apprend que le virus est sorti de Chine et commence à se propager en Europe.
Le paquebot continue sa route et soute au Chili avant d’entamer sa remonté de l’Océan Pacifique pour arriver à l’île de Pitcairn qui a accueilli les révoltés de la Bounty.
Mais les nouvelles deviennent alarmantes car certains ports commencent à se fermer.
Le « MSC MAGNIFICA » lors de son périple doit s’arrêter à l’île d’Aitutaki le 2 Mars. Elle est située dans l’archipel des îles Cook à 225 kms au nord-ouest de Rarotonga.
Le navire n’a à son bord aucun cas de COVID-19, mais le magnifique lagon de l’île d’Aitutaki devient interdit d’approche, et le navire obtient seulement l’autorisation d’accoster au port de Raotonga.
C’est le premier changement dans cette odyssée du tour du monde…
Certains passagers rêvent de de la Nouvelle Zélande, de l’Australie et de toutes les beautés de la planète qui leur reste à découvrir durant ce tour du monde.
En Nouvelle Zélande juste 5 cas sont répertoriés à ce moment-là.
Le 14 Mars, il doit accoster à Hobart en Tasmanie, mais l’île vient de détecter 6 cas et craint le pire. Le navire peut s’y arrêter mais le Commandant prend la décision que les passagers resteront à bord.
A cet instant il pense que le navire ne pourra plus aller et s’arrêter nulle part dans le monde.
A Sydney, les passagers restent à bord, et tous maintenant comprennent les décisions du Commandant car ils étaient tous sains.
Les choses vont se compliquer de plus en plus … lors de chaque accostage, le navire reçoit l’accord des autorités sanitaires du pays accueillant et doivent prouver qu’ils n’ont aucune contagion à bord.
A l’approche de Fremantle, les rapports médicaux du bord constatent 250 visites de passagers pour des problèmes bénins divers, mais aucun signe du virus à bord.
Le « MSC MAGNIFICA » se doit de faire le plein de Fuel et de provisions à cette escale.
Le Premier ministre Australien lors d’une conférence de presse annonce l’incroyable…250 passagers ont été détectés comme ayant des problèmes respiratoires et les passagers ne pourront pas débarquer !
La Compagnie MSC intervient alors auprès des autorités Australiennes pour leur dire que ce n’est pas le cas à bord et qu’il n’était de toute façon pas question de faire débarquer les passagers.
A l’arrivée du paquebot à Fremantle le navire est accueilli par les forces de polices et des personnes manifestant contre sa présence.
Le Commandant exprime sa tristesse face à ces « Fake news » et l’attitude des Australiens, mais il sait déjà que ces nouvelles ont fait le tour du monde.
Le navire peut quand même se réapprovisionner et repartir…
A son bord son Chef Cuisinier Anura Herath ne sait plus comment faire.
En général les passagers débarquent au moment des excursions et mangent à l’extérieur, ce qui permet à l’ensemble de l’équipage des cuisines de faire une pause. Impossible dans cette situation !
De nationalité Sri Lankaise et après de nombreuses expériences, il a rejoint la compagnie MSC en 2017 pour une nouvelle aventure professionnelle…
Après Fremantle, le navire doit encore s’arrêter à Dubaï pour un arrêt technique, mais le port étant fermé, le Commandant décide d’aller vers Colombo, capitale du Sri Lanka et Anura en profitera pour débarquer à ce moment-là.
Malheureusement le gouvernement du Sri Lanka prend la décision de ne laisser débarquer personne, même Anura. Il tente le 4 Avril en postant une vidéo à l’attention du Président et du Premier Ministre Sri Lankais d’obtenir l’autorisation de débarquer car il lui sera difficile de rentrer chez lui d’Italie.
Cette vidéo de 94 secondes est vue par plus d’un demi-million de personnes et grâce à elle, le Président décide de faire une exception et à l’arrivée du Paquebot à Colombo la marine le récupère et le débarque à terre.
En plus d’Anura, un passager Allemand est également débarqué souffrant de problèmes médicaux graves non liées au virus, et malheureusement mourra quelques heures après.
Anura est actuellement encore en quarantaine mais proche de sa maison !
Après d’autres escales techniques le navire est arrivé lundi à Marseille.
Voilà une histoire incroyable qui s’est terminé par le débarquement des passagers à Marseille.
ON NE PEUT QUE LOUER LE TRAVAIL DE TOUT UN ÉQUIPAGE, D’UN COMMANDANT EXTRAORDINAIRE, ET DES PASSAGERS QUI ONT ÉTÉ PATIENTS DANS UN TOUR DU MONDE QU’ILS NE SONT PAS PRÊTS D’OUBLIER.
MERCI À LA COMPAGNIE MSC.